Tristan und Isolde, Bastille, 07/05/2005

Publié le par Friedmund

Dernière de Tristan ce soir...

Meier et Heppner zum letzen Mal, je n'ai même pas envie de faire une critique si ce n'est de dire une dernière fois à quel point ce spectacle était une merveille, vocale, orchestrale, scenique et esthétique. Les artistes, chapeau bas!

Si ce n'est qu'un au revoir pour le travail de la paire Viola&Sallers, le trio Gasteen-Forbis-Gergiev s'attaque à une sacrée montagne la saison prochaine pour tenter de nous faire oublier ce qui restera comme une série de représentations wagnériennes simplement miraculeuses.

J'ai subi lors de ce spectacle le même phénomène décrié par certains, l'intoxication par les images à la première représentation qui empêche de voir le reste... Un des miracles à mes yeux de ce spectacle est la multiplicité des événements, mais il faut pour cela détacher les yeux de l'écran, et n'y revenir que de temps en temps, pour s’imprégner à nouveau des images et de l’onirisme qu’elles dégagent.

Naviguer entre l'apparition de Brangäne lors de des appels dans la salle et ces images de lune, entre le jeu des acteurs à la fin du II et ce lever de soleil ou ce sentier sous les feuilles, se laisser perdre à la confusion de la lumière et de la spatialisation sonore (et thétrale : Marke !) de la fin du I... Le spectacle multiplie les niveaux d'évocation: musical avec les chanteurs, théâtral avec les gestes éloquents et précisément réglés par Sellars, visuel avec les images de Viola tant évocatrices de sentiments divers. La force de cette production est de nous saturer, dans son sens le plus positif, d'émotions de différentes sortes, pour nous laisser bouleversés à la fin.

Les images de Viola sont là pour solliciter notre imaginaire, pas pour être prise comme un film des événements, ou bien une illustration concrète. C'est une invitation au rêve et au voyage, dans laquelle il faut savoir piocher avec parcimonie.

En tout cas, foi de wagnérien, si ce n'est pas là une illustration parfaite, mise à jour des progrès techniques que permettent la vidéo, du Gesamtkunstwerk wagnérien, je ne sais pas ce qu'il faut aux détracteurs de ce spectacle!

Publié dans Saison 2004-2005

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