Le Nez, Bastille, 18/11/2005

Publié le par Friedmund



J'en reviens mitigé, mais ce n'est certainement pas la faute de la production, absolument superbe du début jusqu'à  la fin.


L'oeuvre elle même me semble trop répétitive dans ses rythmes et procédés, et s'il apparaît parfois quelques idées sonores originales elles sont noyées dans la frénésie permanente. En deux mots, cela manque de ruptures de tons, d'anti-climats, et à  certains moments l'exhibitionnisme orchestral finit par être contre-productif. Ce n'est pas du meilleur Chostakovitch, loin s'en faut: la maturité viendra plus tard.

En ce qui concerne l'interprétation, le plateau vocal est superbe: c'est un défilé de voix toutes parfaitement maîtrisées, belles et homogènes, y compris pour les rôles comme le gendarme ou la femme du barbier, installés de manière permanente dans le suraigu. A croire que le Marinski est un repaire inépuisable de voix d'exception: sans doute ce soir sur le plateau étaient présents des vedettes en puissance des prochaines années, tels les Chernov ou Borodina qui en sont issus. On dira ce que l'on veut, mais le système de troupe demeure quand même fertile... L'orchestre du Marinski est irréprochable, et Gergiev mène le tout tambour-battant, sans pour autant perdre l'équilibre avec le plateau.

La mise en scène est riche, animée, colorée, inventive aussi, et toujours en phase avec la musique. Bref une bien belle production d'une oeuvre fort originale mais pas nécessairement géniale: ses principales qualités me semblent plus sûrement issues de Gogol que de Chostakovich.

 

Publié dans Saison 2005-2006

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